Ben Slama
Cabinet avocat pour investir en Tunisie
La législation tunisienne sur l’investissement offre de nombreuses opportunités, facilités et garanties aux investisseurs. Un nouveau cadre légal attrayant, récemment adopté, vise à accroître la flexibilité, l'ouverture et l'attrait pour les investisseurs locaux et étrangers.
Pour bénéficier pleinement de ces avantages et garantir une démarche conforme à la réglementation, il est recommandé de consulter notre cabinet d’avocat en Tunisie.
Une nouvelle loi relative à l’investissement:
La loi n°2016-71 du 30 septembre 2016, portant loi de l’investissement, se compose de seulement 25 articles pour faciliter sa consultation et sa compréhension. Cette loi harmonise ses dispositions avec les standards internationaux de codification (libre accès au marché, incitations, aspect institutionnel et arbitrage). Son objectif principal est de relancer l’investissement extérieur en rassurant les acteurs étrangers, tout en augmentant la compétitivité et la capacité d’exportation de l’économie tunisienne. Elle s’applique désormais à toutes les activités économiques sans exception. L’avantage de cette loi est que les projets peuvent être réalisés en s’adressant à l’instance Tunisienne de l’Investissement, son interlocuteur unique en charge de l'orientation, de l'accompagnement et du soutien. Elle permet également aux acteurs étrangers d’acquérir des biens immobiliers non agricoles pour réaliser leurs projets, alors qu’auparavant, ils ne pouvaient le faire que dans des zones industrielles ou touristiques. La loi offre aussi la possibilité d’employer 30% de cadres étrangers jusqu’à la 3ème année (à partir de la date de constitution de l’entreprise ou date d’entrée en exercice au choix), et ce taux peut augmenter avec l'autorisation du ministère chargé de l’emploi. Elle permet également de transformer librement les bénéfices et les actifs à l’étranger, limitant ainsi le pouvoir discrétionnaire de la banque centrale, simplifiant les procédures et fixant le délai de réponse qui doit être notifié. La loi garantit également un traitement équitable et non discriminatoire entre acteurs étrangers et Tunisiens. Elle prévoit 4 types de primes : la prime de l’augmentation de la valeur ajoutée et de la compétitivité, la prime de développement de la capacité d’employabilité, la prime de développement régional et la prime de développement durable. Ces primes peuvent être cumulées sans dépasser le tiers du coût total d’investissement. Les décrets d’application de cette loi ont été rapidement promulgués, avec successivement les principaux suivants :
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Le décret gouvernemental n°388 du 9 mars 2017 fixe la composition et les modalités d’organisation du conseil supérieur de l’investissement, l’organisation administrative et financière de l’instance tunisienne d’investissement, du fond correspondant et les règles de son fonctionnement. Le conseil aura pour mission de déterminer la politique de l’État en cette matière. L’instance tunisienne (T.I.A) sera l’interlocuteur unique des investisseurs pour les projets dont le coût est supérieur à 15 millions de dinars tunisiens.
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Décret gouvernemental n°389 du 9 mars 2017, relatif aux incitations financières pour les investissements réalisés dans le cadre de la loi sur l’investissement.
Pour pouvoir bénéficier de ces incitations l’investisseur devra : - Déposer une déclaration d’investissement avant le démarrage du projet.
- Déposer une demande écrite d’octroi de primes dans un délai d’un an de la date du dépôt de la déclaration d’investissement.
- Autofinancer le projet à hauteur de 30% du coût total. Allouer 10% à la catégorie A pour les investissements dans les domaines agricole, de pêche et d’élevage des animaux marins.
- Tenir une comptabilité conforme à la loi, et avoir une situation fiscale régularisée lors du dépôt de la demande et durant toute la période du bénéfice de l’incitation.
- Accomplir l’investissement via des équipements nouveaux.
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Décret gouvernemental n°417 du 11 mai 2018, relatif à la liste des activités économiques soumises à autorisations, ainsi qu'aux listes des autorisations administratives relatives à la réalisation de projets et à leur simplification.
- L’enseignement.
- Les télécommunications.
- La santé.
- Les ressources naturelles et les substances utiles.
- Le transport terrestre, maritime et aérien.
- Les banques, finances, assurances et marché financier.
- Les industries dangereuses et polluantes.
- Certaines activités commerciales et de services.
La loi relative à la production d’électricité à partir des énergies renouvelables :
La loi n°12 du 11 mai 2015 sur la production d’électricité à partir des énergies renouvelables vise à réduire le déficit énergétique, à promouvoir l’indépendance énergétique et à diversifier le mix énergétique tout en atténuant les effets des fluctuations des prix internationaux du pétrole et du gaz. Pour atteindre ces objectifs, cette loi encourage le développement des énergies renouvelables en renforçant l’offre d'électricité en Tunisie, en soutenant les initiatives privées dans ce domaine et en libéralisant la production et l’exportation d’électricité. La loi propose trois régimes pour la mise en place de projets de production d’électricité à partir des énergies renouvelables, ce qui suscite un vif intérêt chez les acteurs du secteur. Ces régimes sont :
- L’autoconsommation.
- La production indépendante d’électricité pour la consommation locale.
- L’exportation d’électricité. Cette loi a été amendée par la loi n°47 du 25 mai 2019 relative à l’amélioration du climat des affaires et spécialement par l’article 7 de cette loi.
La loi n°49 du 27 novembre 2015 sur le partenariat public privé (PPP)
L'État confirme ainsi, par la promulgation de cette loi, sa volonté de développer les partenariats publics-privés (PPP). Cette loi vise à diversifier les ressources de financement des projets et les mécanismes des appels d’offres, afin de développer l’infrastructure et de stimuler le partenariat entre les secteurs public et privé. Elle prévoit que les projets PPP doivent d’abord faire l’objet d’une étude de faisabilité technico-économique à rentabilité publique. Ce partenariat se fait sous la forme d’un contrat signé entre le partenaire public et privé ; le partenaire public peut également participer au capital de la société gérant le projet, avec une participation minimale. Pour encourager les banques à cofinancer les projets, l’État peut hypothéquer l’infrastructure réalisée par le partenaire privé en tant que garantie de prêt. Cette loi s'aligne avec la loi n°23 du 1er avril 2008 relative au régime des concessions. Les deux lois ont été amendées par la loi n°47 du 25 mai 2019 afin de rendre la loi sur le PPP encore plus attrayante, en permettant au titulaire d’un contrat PPP de jouir également des droits d’exploitation des installations qu’il a construites, avec l'octroi de bonifications.
La loi relative aux avantages fiscaux
La loi n°8 du 14 février 2017 portant refonte du dispositif des avantages fiscaux.
La loi n°47 du 29 mai 2019, relative à l’amélioration du climat de l’investissement.
Le startup Act
Le cadre juridique destiné aux startups en Tunisie est matérialisé par la loi n°8 du 17 avril 2018. Cela offre un environnement très favorable pour leur financement, leur création et leur développement. Ce cadre comprend également le Décret n°840 du 11 octobre 2018, qui établit les conditions, les procédures et les délais d’octroi et de retrait du label startup, ainsi que les avantages et encouragements associés. De plus, les Circulaires de la Banque Centrale de la Tunisie n°2019/21 et 2019/02 font partie de ce cadre réglementaire.
Le label Startup est accordé aux sociétés qui répondent aux critères suivants :
- Avoir moins de 8 ans depuis sa constitution.
- Avoir un effectif de moins de 100 employés, et un total bilan ou de chiffre d'affaires annuel inférieur à 15MDT.
- Plus de 2/3 du capital doit être détenu par des personnes physiques, des organismes d’investissements ou des startups étrangères.
- Un modèle économique innovant, notamment technologique.
- Viser un marché à fort potentiel de croissance économique. Le label startup est valide pour une durée maximale de 8 ans à compter de la date de constitution de la société. Il offre à la startup divers avantages et incitations, notamment :
- Bénéficier de l’exonération de l’impôt sur les sociétés durant toute la validité du label.
- Bénéficier d’une prise en charge par l’Etat des charges salariales et patronales durant toute la validité du label.
- Bénéficier d’un compte spécial en devises librement alimenté et géré.
- Bénéficier de la carte technologique avec un plafond de 100 mille Dinars.
- Bénéficier du statut d'Opérateur Économique Agréé (OEA) auprès de la douane, permettant de simplifier les procédures douanières.
- Bénéficier d'une exemption des procédures d'homologation et de contrôle technique du Centre d'Études et de Recherche en Télécommunication lors de l'importation. De même, cette loi offre de nombreux avantages aux investisseurs pour les encourager à investir dans les startups ou dans les organismes d’investissement réglementés dans les startups, notamment :
- Déduction de l’assiette imposable des montants investis.
- L’exonération de l’impôt sur la plus-value pour les bénéfices réalisés lors de la cession de la participation dans les startups.